L'ouvrage, autobiographique, écrit par Frédéric Mitterrand, publié en 2005 : La mauvaise Vie et qui avait bénéficié, à l’époque, d’une large couverture médiatique contient le passage suivant :
« J’ai pris le pli de payer pour des garçons (...) Évidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici. (...) Je sais ce qu’il y a de vrai. La misère ambiante, le maquereautage généralisé, les montagnes de dollars que ça rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. Mais cela ne m’empêche pas d’y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m’excitent énormément (…) On pourrait juger qu’un tel spectacle, abominable d’un point de vue moral, est aussi d’une vulgarité repoussante. Mais il me plaît au-delà du raisonnable (…) La profusion de garçons très attrayants, et immédiatement disponibles, me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de réfréner ou d’occulter. L’argent et le sexe, je suis au cœur de mon système ; celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas ».
Oui Monsieur, c'est tout à fait abominable d'un point de vue moral et également d'une vulgarité repoussante, selon vos propres mots.
De plus l’article 225-12-1 du Code Pénal énonce :« Le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir, en échange d’une rémunération ou d’une promesse de rémunération, des relations de nature sexuelle de la part d’un mineur qui se livre à la prostitution, y compris de façon occasionnelle, est puni de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Est puni des mêmes peines le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir, en échange d’une rémunération ou d’une promesse de rémunération, des relations sexuelles de la part d’une personne qui se livre à la prostitution, y compris de façon occasionnelle, lorsque cette personne présente une particulière vulnérabilité, apparente ou connue de son auteur, due à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse. » De même l’article 225-12-3 :« Dans le cas où les délits prévus par les articles 225-12-1 et 225-12-2 sont commis à l’étranger par un Français ou par une personne résidant habituellement sur le territoire français, la loi française est applicable par dérogation au deuxième alinéa de l’article 113-6 et les dispositions de la seconde phrase de l’article 113-8 ne sont pas applicables »
En juin 2009, Frédéric Mitterrand est nommé ministre de la Culture du gouvernement Fillon...
En Septembre de la même année, il déclare « absolument épouvantable » l’arrestation du cinéaste Roman Polanski « pour une histoire ancienne qui n’a pas de sens ». Nous rappelerons ici que l'histoire dont il est question est tout de même le viol d’une fillette de 13 ans.
Le lundi 5 octobre, sur France 2, invitée de l’émission Mots croisés pour un débat sur la récidive des criminels sexuels, Marine Le Pen lit des extraits de La mauvaise vie, dans lesquels le ministre décrit ses relations tavec des garçons en Thaïlande. L’affaire devient publique. Elle sera malheureusement assez vite étouffée.
Lors de la nomination de Frédéric Mitterrand comme ministre de la Culture en juin 2009, aucun journaliste de la presse bien pensante n'avait été choqué par le paragraphe incriminé de l’ouvrage du ministre. Silence radio. Dans un entretien au Nouvel Observateur, le 2 juillet, Nicolas Sarkozy qualifiait d’ailleurs de « courageux et talentueux », le livre de Frédéric Mitterrand et celui-ci a pu affirmer le 5 octobre : « Monsieur Fillon a dit qu’il avait commencé à m’apprécier après avoir lu mon livre ».
On voit donc bien comment la perte de moralité de nos dirigeants est bien le symptôme révélateur de la perte de moralité généralisée de la société. Affligeant