Le MES (Mécanisme européen de stabilité) sensé sauver l'Europe de la crise va nous asservir pour toujours à l'austérité qui va ainsi devenir notre seule horizon. Ses principes de fonctionnement supposent un asservissement encore plus grand des démocraties aux lois iniques des marchés financiers. Et sa mise en place va entraîner pour longtemps une politique de régression sociale et de perte progressive de nos droits. Les peuples vont trinquer
Le MES permet aux Etats européens, trop endettés pour avoir accès aux marchés financiers, de continuer à emprunter. Ainsi, ces pays pourront s’adresser au MES pour financer leurs investissements. Abondé par l’ensemble des Etats de la zone euro, en fonction du niveau de leur PIB, il se présente comme un outil de mutualisation et de solidarité. L’Allemagne et la France y versent plus que la Belgique ou la Grèce par exemple.
Pour constituer le capital du MES, les Etats vont devoir emprunter à nouveau sur les marchés financiers et continuer à devenir leurs esclaves. Car ce mécanisme européen de stabilité ne remet pas en cause le principe absurde, inscrit dans le traité de Lisbonne, qui interdit aux Etats membres d’emprunter auprès de leur propre Banque, la Banque centrale européenne (BCE). Alors que les banques privées, elles, empruntent à 1% auprès de la BCE puis prêtent aux Etats à un taux nettement supérieur. La France, par exemple, qui emprunte actuellement à un peu plus de 3% va donc devoir s’endetter encore plus. Celà est parfaitement intolérable
Il faut remettre en cause ce principe qui consiste à contraindre les Etats à n’emprunter qu’auprès des banques privées qui, elles, « s’approvisionnent » directement auprès de la BCE (comme le font les Etats-Unis et le Royaume-Uni auprès de leur propre banque centrale) ? Essentiellement pour ne pas « désespérer » les marchés financiers, restructurer les conditions d’accumulation du capital et justifier les politiques de modérations salariales et de déconstruction du code du travail nécessaires à assurer la compétitivité de notre économie dans un contexte de concurrence mondialisée.
L'avenir qu'on nous promet. A partir du 1er mars 2013, l’octroi d’une aide financière du MES aux Etats sera conditionné par la ratification d’un nouveau traité : le TSCG (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance). En adoptant ce traité conditionnant les aides, les Etats s’engagent – sous peine de fortes pénalités – à adopter une discipline budgétaire leur interdisant un déficit public supérieur à 3% de leur produit intérieur brut (PIB). Et ils devront inscrire cette « règle d’or », comme on l’appelle aussi, dans leur Constitution.
Ainsi on voit qu’adoptant ce MES, les dirigeants européens saisissent le prétexte de la rigueur budgétaire pour réduire les dépenses de solidarité, de santé, d’éducation et abandonner toute idée de régulation de l’économie et de transition écologique.
Le MES ne va faire que renforcer l’avidité et l’aveuglement des marchés financiers dérégulés qui spéculent sur les dettes publiques. A quand un réveil du peuple face à ces RAPACES !